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Mercredi 22 avril 2015 : les Hikikomori

La prochaine émission « Cultures Monde », animée par Florian Delorme, sera consacrée aux Hikikomori (« les reclus ») qui s’enferment dans leur chambre pendant parfois plusieurs années et n’en sortent pratiquement plus. Cette émission s’inscrit dans une série « plutôt expérimentale » portant sur “la déconnexion“ (« sous-entendu la déconnexion productive, se déconnecter pour produire quelque chose de nouveau »).

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La chercheuse Maïa Fansten, co-directrice d’un ouvrage collectif publié chez Armand Colin (Hikikomori, ces adolescents en retrait, 2014) sera, en studio, le « fil rouge » de l’émission. J’interviens aux côtés de Laurence Thrush, le cinéaste britannique qui a réalisé De l’autre côté de la Porte et Alan Teo, le psychiatre américain qui affirme avoir découvert le premier cas de hikikomori américain.

Mercredi 22 avril 2015, de 11h à 11h50 : sur France Culture, émission « Cultures Monde » consacrée aux Hikikomori.

Les épouses de silicone au CEJ de Toulouse

Jeudi 16 avril 2015, j’intervenais dans le cadre d’un cycle de conférences organisé par l’antenne Toulouse du Centre d’études japonaises (CEJ) dirigé par le Professeur Christian Galan.

Ma conférence portait sur le mythe élaboré autour des poupées réalistes et qui consiste à les faire passer pour des petites copines et photo-096-friend-dolldes épouses de remplacement produites à l’attention d’hommes frappés par le deuil, brisés par un divorce ou souffrant de vivre avec une femme trop malade pour assurer le devoir conjugal. Quelle valeur accorder au discours compassionnel qui entoure la production des love doll ? Les célibataires en manque de femme sont-ils réellement ceux qui s’achètent une poupée ?

Université de Toulouse. Centre d’études japonaises (CEJ) – Antenne de Toulouse (INALCO, EA 1441).

 

Lundi 16 juin 2014, parlons Love doll sur Babylone

Il y a une poupée de silicone grandeur nature à Neuchâtel. Elle sort d’un moule créé par la firme japonaise 4Woods et participe, aux côtés d’un mannequin en armure de bushi, à une exposition dont j’attends l’ouverture depuis un an !

Capture d’écran 2014-06-15 à 23.12.20Lundi 16 juin 2014 de 9h à 10h, je participe, en direct, à l’émission radio suisse « Babylone » avec Nancy Ypsilantis (quel beau nom) et Cécile Guérin, au sujet de cette exposition qui débute au Musée d’Ethnographie de Neuchâtel (le MEN) : « Imagine Japan« , ce jeudi 19 juin.

Cette exposition s’appuie sur un des premiers – et des plus riches – témoignages de voyageur au Japon : le Suisse Aimé Humbert, parti fin 1862 à destination du Japon avec le rang de ministre plénipotentiaire, chargé d’arracher un traité d’amitié et de commerce à « l’empire du soleil levant ». Il profite d’un séjour de plus d’un an pour se documenter sur les moeurs du pays.  Le récit de son séjour, « Le Japon Illustré« , est prépublié dans la revue Le Tour du monde à partir de 1866, accompagné  de centaines de gravures aux aspects de clichés photographiques qui dévoilent aux Occidentaux « les mystères » d’un archipel qui était depuis près de 250 ans fermé aux étrangers. De ce choc des cultures, il semble que nous n’ayons pas fini de ressentir les échos. Ca vibre encore !

 

Salon du livre de Genève

photo 3Vendredi 2 mai 2014, de 18h à 19h, je participais à une rencontre intitulée «Les mystères de l’érotisme japonais», avec un artiste de shibari – Michael Ronsky –, sur la scène de L’Hebdo dans le cadre du Salon du livre de Genève. La rencontre était animée par l’écrivain et journaliste Julien Burri. L’occasion de parler du T-bra du Akudaku-eki bukkake (jaillissement de fluides nébuleux) et du fétichisme de la spirale que forme l’implantation des cheveux au sommet du crâne…

Samedi 3 mai, de 14h30 à 15h30, je faisais une séance de dédicaces au stand de l’éditeur-libraire Humus, qui possède à Lausanne un espace magnifique, tout tendu de velours rouge, où se côtoient les vieux ouvrages de sexologie et les dernières productions de graphistes sex-core. Au Salon du livre de genève, Humus s’arrange toujours pour avoir un stand tout aussi baroque  et « dangereux ». C’est là qu’on croise les gens intéressants.

photo 2Actualité : Armen Godel sort son nouveau livre (Zeami, traces !) une pérégrination à travers les lieux que Zeami a croisés avant de mourir (ou après)…  MATSUMOTO Leiji en chair et en os, que j’ai pu rencontrer, 35 ans que j’attendais cela !  Une exposition Nicolas Bouvier, organisée par la curatrice d’art Christine Cibert. Une rencontre avec OGAWA Ito (qui vient de sortir chez Picquier Au restaurant de l’amour retrouvé) et une discussion sur la notion d’individu au Japon (avec la traductrice Corinne Atlan et l’écrivain HIRANO Keiichiro)… entre autres.

28e Salon du Livre de Genève : Palexpo. Du mercredi 30 avril au dimanche 4 mai 2014.

Samedi 22 fev. : Sade au Japon

J’interviens en pointillé  dans l’émission Mauvais Genre sur La planète Sade, Samedi 22 février 2014 (de 22h à minuit) sur France Culture. La question était de savoir si Sade avait eu une influence au Japon. Non et oui mon colonel.

man-ray-sadeNon, je n’ai jamais vu aucun club, ni aucune dominatrice japonaise porter un nom qui fasse allusion ni à Juliette, au château de Silling, Marquise de cela ou DAF de ceci… Ainsi que me le confirme Akira Igarashi, rédacteur en chef de WebSniper (le Facebook des sado-masochistes japonais), « Les Japonais savent que le mot sadisme vient du nom de Sade, mais ils ne l’ont pas lu et se sentent peu concernés par cette réflexion portant sur la liberté religieuse, morale et philosophique. Pour eux, le SM relève juste du divertissement érotique et n’a donc aucun rapport avec Sade. » Le seul et unique club SM qui fasse référence à Sade,  à Tokyo, s’appelle Justine et… c’est une maison pour adult baby.

Sade est donc peu connu au Japon, sinon comme celui à cause de qui le traducteur Shibusawa a affronté la justice au cours d’un procès fleuve de 10 ans… à peine trois ans après que Pauvert ait affronté lui-même la justice en France ! Pour toute une frange d’intellectuels et d’artistes d’avant-garde japonais, dans les années 60-70, Sade offre (avec Lautréamont, Bataille, Breton, etc), une forme d’alibi permettant -sur le territoire japonais- de justifier la mise en scène du sexe et de la violence. On se réclame de Sade, parce que cela fait chic de citer des auteurs français, et aussi parce que Sade est devenu très populaire au moment du Sado Saiban, le « Procès Sade » au cours duquel il a fallu que les juges définissent la notion d’obscénité (waisetsu). Cette notion floue permet encore de nos jours, au nom de l’article 175, d’interdire toutes les représentations réalistes de sexe dans le domaine des images animées – cinéma, animation, jeux vidéos.

Presque tous les romans de sade sont traduits en Japonais :
Justine ou les Malheurs de la vertu,  publié en 1791 (version augmentée du conte Les Infortunes de la vertu,  rédigé en 1787) : 美徳の不幸 : dôtoku no fukô (Infortunes de la vertu).
La Philosophie dans le boudoir,  publié en 1795 :  閨房哲学 : keibô tetsugaku (Philosophie de la chambre à coucher).
 Les Crimes de l’Amour publiée en 1800 : 恋の罪, koi no tsumi (le péché de l’amour)
La Nouvelle Justine, suivi de l’Histoire de Juliette, sa sœur (également titré Histoire de Juliette, ou les Prospérités du vice), publiées du vivant de Sade en 1799 :  新ジュスティーヌ : atarashii Justine et  悪徳の栄え : akutoku no Hae.
Les Cent Vingt Journées de Sodome,  ou l’École du libertinage, écrite à la prison de la Bastille en 1785 : ソドム百二十日 : sodomu hyakuniju nichi ou encore   淫蕩学校 : intô gakko (littéralement : « l’école de la lubricité »)…

La planète Sade – Sade au Japon. Samedi 22 fev. 2014 De 22h à minuit

Mercredi 12 fév. : le tabou du regard à la Villa Arson

L’artiste Frédéric Clavère, enseignant à l’Ecole Nationale Supérieur d’Art de la Villa Arson, à Nice, m’invite à faire une conférence qui aura lieu mercredi 12 février 2014 à 18h, dans l’Amphithéâtre. La conférence intitulée  « Amour, sexe et beauté. L’esthétique du caché au Japon » s’appuie, entre autres sur les illustrations du premier roman d’amour de l’histoire du Japon : Le Dit du Genji.

genjiLa plupart d’entre elles offrent au regard des lignes de fuite qui invitent les yeux hors du cadre délimité du rouleau. Elles se caractérisent aussi par des curieuses formes de dissimulation qui ne sont pas sans évoquer les cache-pots stratégiquement placés devant la nudité des acteurs dans les Pink Eiga ! Est-ce un hasard si ces objets que l’on cache rappellent ceux que la censure continue de masquer dans le cinéma érotique ? Comment comprendre que ces illustrations ouvrent des perspectives en direction d’un paysage hors-champ ? Faut-il y voir une tentative de représenter autre chose que ce que les yeux pourraient voir ? Si oui, de quoi s’agit-il ?

Villa Arson : 20 Avenue Stephen Liegeard, 06100 Nice, France.

« Amour, sexe et beauté. L’esthétique du caché au Japon », à 18h.

Le « Mauvais Genre » au Japon

Capture d’écran 2013-11-30 à 22.26.48Samedi 30 novembre 2013, puis samedi 11 janvier 2014  j’interviens dans l’émission radio de François Angelier, « Mauvais Genre » -22h à minuit-, faite tout spécialement pour ceux et celles qui veulent baiser le cul du diable. Il sera donc question de la catégorie des anti-conformistes au Japon, c’est à dire de ces « égoistes » qui restent célibataires au lieu de fonder un foyer, qui participent honteusement à la dénatalisation du pays et qui prétendent préférer la masturbation à un petit copain (petite copine), scandale. Pourquoi défient-ils ainsi la norme ? Une tentative de réponse en 10 mn.

Podcast de la première émission, où j’énumère les différentes catégories de mauvais genres japonais : « L’énigme Fulcanelli« . Et de la deuxième émission, où j’évoque la femme la plus mauvais genre de l’histoire du Japon  : « Le zéro et la folie« .

Mardi 26 nov. 2013 : conférence à Nîmes sur le concept du désir au Japon

51G2RYNQ52L._SS500_D’une soirée échangiste à Tokyo, le dramaturge Daisuke Miura a tiré la trame d’une pièce captivante dont j’assure la « première partie » comme conférencière. Cette pièce d’éthno-théâtre donne à voir le déroulement d’une nuit au cours de laquelle 4 hommes et 4 femmes, nus sous leur serviette de bain, tentent de satisfaire leurs envies de sexe…

La pièce s’intitule Le Tourbillon de l’amour, par allusion à ce mouvement de spirale tournoyant qui saisit les esprits, lorsqu’au cours d’une nuit on passe, presqu’à l’aveugle, de trou en trou.  On fait tourner les partenaires. L’effet de rotation s’accélère au fur et à mesure… jusqu’à l’explosion finale qui nous laisse pantelants et saisis, parce qu’il est impossible de ne pas se projeter dans ces personnages. Ils sont beaucoup trop proches pour nous laisser indifférents et leurs hésitations réveillent en nous l’écho de questions sans réponse. Qu’est-ce que l’amour ? Chacun possède sa propre manière d’aimer. C’est un sentiment trop complexe pour qu’on puisse faire la part des choses. Dans ce petit appartement, peut-être que les règles du jeu sont claires en apparence mais ce à quoi on assiste c’est à la lente destruction de toutes les certitudes. Nous pensons toujours savoir qui nous sommes et ce que nous voulons. Mais  il suffit de rencontrer quelqu’un, parfois, pour être pris de vertige. Les corps ne sont pas que des corps dont nous pourrions user à notre guise, simples outils au service d’une satisfaction purement physique. Les corps peuvent tomber amoureux aussi. Et les cervelles peuvent très bien n’être que des récipients creux, vides, plus vides que ces trous noirs auxquels nous aspirons parfois, afin de ne plus souffrir.

La conférence se déroulera d’abord au bar du Théâtre de Nimes, à 18h30, le mardi 26 sept. 2013. Accès libre.
Puis à l’Université Vauban, le mercredi 27 sept, à 16h, dans le cadre d’un accord entre les programmateurs de la pièce et les responsables du département de psychologie.
Il s’agit de fournir des clés de compréhension de cette pièce qui sert de support idéal à une réflexion sur la nature du désir, tel qu’il est actuellement pensé au Japon.

Le Tourbillon de l’amour, de Daisuke Miura. En première française.
 Mercredi 27  et Jeudi 28 novembre 2013 à Nîmes : Théâtre de Nîmes (1 place de la calade, 30000 Nîmes. Tél. : 04 66 36 65 00).

Mercredi 20 nov, conférence au Havre

Je suis invitée au Festival Automne en Normandie qui, cette année, « avec certains des meilleurs artistes de la scène contemporaine, s’interroge sur le passé et l’avenir de cette bipolarité de l’espèce humaine » (Robert Lacombe). Le Festival qui s’intitule Masculin / Féminin invite en première française le dramaturge Daisuke Miura, dont les pièces d’éthno-théâtre proche du sexe-documentaire  sont basées sur l’étude « à vif » de la libido. Ma conférence, mercredi 20 novembre, à 18h, doit servir d’introduction à la pièce Le Tourbillon de l’amour, qui sera représentée trois jours de suite au Théâtre Le Volcan, au Havre, avant de faire le tour de la France.

Cette pièce se déroule dans un appartement tôkyôite reconverti en « sex-club » illégal : la prostitution étant interdite au Japon, le fait de payer pour avoir des relations sexuelles avec des inconnus, même si l’on n’est pas prostitué(e), tombe sous le coup de la loi. C’est la raison pour laquelle l’échangisme reste une activité relativement underground au Japon. Lorsque la pièce commence, l’atmosphère qui règne dans ce « club » dégage donc quelque chose d’extrêmement énigmatique. Les participants – quatre hommes, quatre femmes – adoptent instinctivement la posture de l’ignorance feinte… Nus sous des serviettes blanches qu’ils ajustent nerveusement, ils parlent de tout sauf de ce qui les occupe : le désir sexuel. Mais la situation dégénère bien plus vite que prévu.

« Comme je désirais parler de la libido des deux points de vue, celui des filles et celui des garçons, j’ai décidé que la pièce se déroulerait dans un sex club, explique Daisuke Miura qui a lui-même eu l’exprérience de nombreuses soirées échangistes japonaises pour pouvoir écrire sa pièce. Les hommes et les femmes qui vont dans ce genre d’endroit ont tous envie de «coucher», c’était parfait pour moi. » Ils ont envie de coucher, mais que cache cette envie ? Est-il seulement possible de satisfaire cette envie ? Pourquoi le besoin de sexe déborde-t-il toujours au-delà des limites purement corporelles ?

De cette sex-party découpée en plusieurs séquences temporelles choc, Daisuke Miura a fait une pièce captivante, dans tous les sens du terme : on est happé par la spirale, emporté par le tourbillon de ces corps et de ces coeurs éperdus. Sur scène, en apparence, les acteurs permutent, passant d’un partenaire à l’autre au fil d’un ballet pathétique et loufoque. Mais la réalité est ailleurs.

Conférence : Le Japon, un pays sans tabou ?
Merdredi 20 novembre à 18 h – Salle Normandy – Théâtre Le Volcan

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Le Tourbillon de l’amour, de Daisuke Miura. En première française.

Mercredi 20, Jeudi 21 et Vendredi 22 novembre, dans le cadre du festival Automne en Normandie.
Le Havre : Théâtre Le Volcan (Avenue Lucien Corbeaux 76600 Le Havre. Tél. : 02 35 19 10 20)

Mercredi 27 et Jeudi 28 novembre.
Nîmes : Théâtre de Nîmes (1 place de la calade, 30000 Nîmes. Tél. : 04 66 36 65 00)

Jeudi 5, Vendredi 6 et Samedi 7 décembre.
Paris : Maison de la Culture du Japon (101 bis, quai Branly 75015 Paris. Tél. : 01 44 37 95 01).

Jeudi 17 oct : conférence au Musée d’Ethnographie de Neuchâtel

En 2014, le Musée d’ethnographie de Neuchâtel -MEN- prépare une exposition sur l’œuvre d’Aimé Humbert (Le Japon Illustré, Hachette 1870) qui fut parmi les premiers visiteurs du Japon, après 250 ans d’isolation. Le MEN possède en effet une partie de l’iconographie utilisée par l’auteur : 2634 gravures et photographies, des documents exceptionnels.Capture d’écran 2013-10-15 à 11.06.16

Capture d’écran 2013-10-15 à 11.05.22Dans le cadre du Cycle « Autour du Japon » qui commence avant même l’ouverture de la nouvelle exposition, le MEN m’invite jeudi 17 octobre, à 20h15, à faire une conférence sur les représentations du sexe et de l’amour au Japon.
Ce sera l’occasion de parler du livre d’Aimé Humbert, extrêmement révélateur de la « cordiale incompréhension » qui règne entre le Japon et l’Occident. De ce face à face manqué, c’est sur la question du sexe (notamment) que butent les visiteurs. Un exemple ? Allant au sanctuaire Tsurugaoka de Kamakura, Aimé Humbert désigne le rocher « vaginiforme » que les prêtres lui font visiter comme une barbare croyance, sans voir la beauté et la puissance du symbole. Autre exemple : lorsqu’il parle de l’ile d’Enoshima, c’est sans comprendre que cette île est un vagin à elle toute seule, célébrant naturellement les épousailles avec la mer qui rentre chaque nuit dans les replis de sa grotte… Ses réactions un peu outrées face aux propositions d’estampes érotiques sont également très révélatrices du quiproquo culturel qui dure encore de nos jours.

Conférence au MEN, jeudi 17 oct. 2013, de 20h15 à 21h. Neuchâtel, Suisse. Entrée libre.