En 2014, le Musée d’ethnographie de Neuchâtel -MEN- prépare une exposition sur l’œuvre d’Aimé Humbert (Le Japon Illustré, Hachette 1870) qui fut parmi les premiers visiteurs du Japon, après 250 ans d’isolation. Le MEN possède en effet une partie de l’iconographie utilisée par l’auteur : 2634 gravures et photographies, des documents exceptionnels.
Dans le cadre du Cycle « Autour du Japon » qui commence avant même l’ouverture de la nouvelle exposition, le MEN m’invite jeudi 17 octobre, à 20h15, à faire une conférence sur les représentations du sexe et de l’amour au Japon.
Ce sera l’occasion de parler du livre d’Aimé Humbert, extrêmement révélateur de la « cordiale incompréhension » qui règne entre le Japon et l’Occident. De ce face à face manqué, c’est sur la question du sexe (notamment) que butent les visiteurs. Un exemple ? Allant au sanctuaire Tsurugaoka de Kamakura, Aimé Humbert désigne le rocher « vaginiforme » que les prêtres lui font visiter comme une barbare croyance, sans voir la beauté et la puissance du symbole. Autre exemple : lorsqu’il parle de l’ile d’Enoshima, c’est sans comprendre que cette île est un vagin à elle toute seule, célébrant naturellement les épousailles avec la mer qui rentre chaque nuit dans les replis de sa grotte… Ses réactions un peu outrées face aux propositions d’estampes érotiques sont également très révélatrices du quiproquo culturel qui dure encore de nos jours.
Conférence au MEN, jeudi 17 oct. 2013, de 20h15 à 21h. Neuchâtel, Suisse. Entrée libre.