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Conférence « IA amoureuses au Japon », 28 mars 2025, CNRS

Vendredi 28 mars, de 10h à midi, je suis invitée à participer au séminaire sur l’Intelligence Artificielle, organisé par Jean-Marc Deltorn et Cristina Lindenmeyer qui dirigent le groupe de travail « IA et Santé » au sein du Centre « Internet IA et Société » du CNRS.Voici le lien pour la page de présentation : https://cis.cnrs.fr/sante-numerique-et-intelligence-artificielle/#deb-snia

et pour l’inscription : https://evento.renater.fr/survey/debats-sante-numerique-et-ia-dudu07r7

Titre : Visiteurs surnaturels et IA émotionnelles : la techno-magie au Japon

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Résumé : Suivant une croyance ancienne au Japon, les visiteurs sont de bon augure car leur venue cache peut-être celle d’un être aux pouvoirs merveilleux qui se cache généralement sous les traits d’un pèlerin, d’un mendiant ou d’un voyageur. Cette conception du visiteur comme dieu venu incognito pour distribuer ses bienfaits reste si prégnante dans la culture populaire japonaise qu’elle motive certaines firmes spécialisées dans les outils d’accompagnement émotionnel à s’appuyer sur les IA comme sur le moyen d’accentuer l’aspect surnaturel de leurs créatures. La firme Gatebox qui fabrique des épouses holographiques tire en effet parti de la « croyance » en l’alien comme source virtuelle de bonheur pour accentuer la dimension d’étrangeté de leur dispositif, sciemment conçu comme un outil défaillant, balbutiant, ne comprenant pas notre langue. Les limites de l’IA parent leur créature d’une aura paradoxalement divine.

Je signe un chapitre de livre, aux éditions Hermann

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Pitch du livre : au 19e siècle, la mode du japonisme déferle sur l’Europe. Un siècle plus tard, quelle influence le Japon exerce-t-il encore sur nous ?

Pour répondre à cette question, Sophie Basch (Sorbonne) et Michael Lucken (Inalco) avaient co-organisé un colloque au Collège de France, en 2022. Bonne nouvelles : les Actes de colloque viennent d’être publiés aux éditions Hermann, dans la collection Japon dirigée par Matthias Hayek et Thomas Garcin.

Avec les contributions de  : Miura Atsushi, Sophie Basch, Véronique Brindeau, Jean-Sébastien Cluzel, Dario Gamboni, Thomas Garcin, Agnès Giard, Emmanuel Lozerand, Michael Lucken, Sawada Nao, Jean-Noël Robert, Inaga Shigemi, Takagi Yōko.

Maintenant sur JSTOR

Pourquoi les joueuses apprécient-elles autant les personnages de prédateurs arrogants (ore-sama) ? La réponse sur JSTOR: “Digital Romance for Women in Japan. Otome Games, between Alienation and Liberation.” Initialement publié dans le journal français “Clio. Women, Gender, History” (2022), l’article est maintenant disponible en anglais : https://www.jstor.org/stable/27343485

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Illustration: “Irresistible mistakes” x.com/Voltage_Love365

Conférence à Kobe, 19 nov. 2024

J’interviens sur la “La mode lolita” à l’Université des femmes Konan (à Kobe), dans le cadre du festival d’automne organisé par l’Institut Français de Kyôto. C’est la célèbre YONEZAWA Izumi (米澤泉), sociologue spécialiste de la « culture shōjo », auteure de livres sur le maquillage et la mode (Naissance de la femme, L’ère des cosmétiques, etc), qui m’accueille dans son séminaire. Elle invite aussi le chercheur BABA Nobuhiko (馬場伸彦)– directeur de l’ouvrage collectif Anthropologie culturelle du robot, auteur entre autres du livre L’ère des visages sans profondeur – à rebondir sur le thème de la conférence.

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Pèlerinage de jeu vidéo, article traduit sur CAIRN

En 2008, l’expression « pèlerinage » (seichi junrei, 聖地巡礼) se répand au Japon pour désigner une pratique propre aux fans de mangas ou de jeux vidéo : ils-elles visitent des lieux en lien avec leur œuvre favorite, calquant leurs périples sur le modèle des circuits bouddhiques. L’article publié sur ce phénomène, dans la revue Hermès (un numéro consacré à la marche), vient d’être traduit en anglais et mis en ligne sur le site de CAIRN International. Il est en accès gratuit jusqu’au 14 sept. 2024。 次元を越える旅と同期化する世界について #Konami #loveplus #otaku #animetourism  #コンテンツ・ツーリズム #恋愛ゲーム #熱海市 #ファンダム

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Lauréate d’une bourse MIRA de l’Institut Français

L’Institut Français vient de révéler la liste des lauréats pour le programme MIRA (Mobilité Internationale de Recherche Artistique) : victoire ! Je fais partie des 15 heureux élus en section Littérature. Cette bourse de terrain au Japon me permettra d’achever un livre intitulé Impossible d’aimer (titre prévisionnel).

MiraLe projet s’appuie sur une enquête ethnographique portant sur un aspect singulier de la culture contemporaine japonaise : l’essor des boyfriends fictifs et des fiancées virtuelles. Comment comprendre que des millions d’hommes et de femmes affirment aimer un personnage de fiction ? Initiée en 2018, l’enquête m’a permis d’accumuler un grand nombre de témoignages. L’écriture du livre a déjà commencé mais nécessite un séjour au Japon pour rencontrer les nouveaux acteurs du mouvement et surtout prendre la mesure de l’énorme impact de la pandémie sur ce mouvement de dissidence. Mon objectif sera par ailleurs de demander aux « adeptes » le droit de reproduire leurs photos de mariage avec leur partenaire fictif et de documenter leur vie de couple. Je compte également monter des collaborations avec les artistes qui s’inspirent de cette contre-culture. Déjà sur le départ, remplie de gratitude pour l’Institut Français, à qui je dois déjà ce tournant décisif dans ma vie que fut le séjour de recherche à la Villa Kujoyama.

Mai 2024 : publication au Brésil

Christine Greiner – enseignante à l’Université catholique de Sao Paulo (Département d’Art) – a fait traduire en Portugais un de mes articles pour un ouvrage collectif sur le thème des performances corporelles. Le livre, format PDF, est maintenant disponible gratuitement en ligne sur un site dédié : Transcriações entre Japão e Ocidente (« Transcriptions Japon-Occident »). Mon article parle des love dolls en tant que prothèses sentimentales. Surprise : il est précédé par une géniale enquête consacrée à l’entreprise japonaise ningenlovedoll.com (une fausse usine de « poupées d’amour humaines“) créée par une femme artiste d’Osaka, LEiYa Arata (ci-dessous à gauche), qui offre aux clients – souvent des hommes – la possibilité de se métamorphoser en ersatz de silicone. L’article est signé par la chercheuse Beatriz Yumi Aoki, qu’on voit ici sur la photo, à droite. A suivre.

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29 mai : conférence au Musée d’Allard

Dans la ville de Montbrison, le Musée d’Allard abrite une extraordinaire collection de curiosités mais surtout de poupées dites « vivantes », qui furent la spécialité de la célèbre firme locale, Gégé, créée en 1933 par Germain Giroud. Ces poupées ont des yeux riboulants (qui bougent selon l’inclinaison) avec un mécanisme de balancier, ou des yeux Coucou (qui vous suivent du regard, suivant un système breveté en 1959), elles sont dotées de microphones avec des voix enregistrées (beaucoup de voix étaient celles des écolières de Montbrison) et parfois même elles marchent. C’est dans ce Musée unique, singulier, que j’ai eu la chance de pouvoir parler des love dolls, lors d’une conférence qui rebondissait sur l’exposition « Poupée n’est pas jouer ». Si jamais vous passez dans la région, ne ratez pas l’occasion d’une visite

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Love is in the Air – Publication académique au Japon

Au Japon, par allusion à l’Air Guitar, les médias ont inventé l’expression « Air Amour » (se mettre en couple avec un personnage fictif). En juin 2022, j’avais fait une intervention sur ce thème à l’Université Shirayuri, Tôkyô, lors du séminaire dirigé par le Professeur de littérature japonaise Inoue Takashi. Il m’a proposé d’écrire un article posant la question : à quoi rime d’accomplir dans le vide les rituels sociaux de la romance ?

Photo le 27-05-2024 à 16.18 #2Aujourd’hui, victoire. Je reçois plusieurs exemplaires du livre – Aurion series n°22 – publié par l’Université Shirayuri, à l’initiative de Prof. Inoue. Le livre s’intitule « La littérature japonaise comme littérature mondiale » (Sekai bungaku to shite no Nihon bungaku – 世界文学としての日本文学). Il compile des travaux de chercheurs japonais et j’ai l’honneur d’y figurer avec cet article : « Love is in the Air. Romance and Participatory Culture in Japan » (traduit : Ea ren’ai. Nihon no sanka-gata ren’ai bunka).

Février 2024 : Reportages de Martin Weill sur le Japon

Le 7 février 2024, sur TF1, je participe à l’émission Les Reportages de Martin Weill, qui consacre une enquête en deux volets au fossé des générations qui scinde la société japonaise : les « vieux » accusent les « jeunes » de précipter leur nation dans l’extinction. L’émission s’intitule « Japon : le péril jeune » et aborde la question de savoir pourquoi les « jeunes » ne se marient plus (ce qui accélère la dénatalité), pourquoi certains se proclament « herbivores », d’où provient leur désaffection vis-à-vis du modèle matrimonial, etc. L’émission a été diffusée le 7 février 2024, mais elle reste visible en ligne pendant au moins un an, ici (partie 1) et ici (partie 2). Etaient également invités Aline Henninger (Université d’Orléans), César Castellvi (Université Paris Cité) et Emil Pacha Valencia (rédacteur en chef de Tempura), entre autres.

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