Désir d’Humain
Il existe au Japon une industrie de love doll, des poupées grandeur nature conçues pour servir de « partenaires de substitution ». Curieusement, ces produits sexuels haut de gamme se présentent sous la forme fantomatique de jeunes filles aux regards vides et aux corps incomplets… Est-il seulement possible de les « utiliser » ? Confrontant les humains à la question de la solitude, ces ersatz moulés dans les postures d’une attente sans fin, fournissent un modèle représentatif de ce qui est considéré comme excitant et attirant dans la société actuelle.
Les firmes qui s’en disputent le marché les présentent non pas comme des « produits à vendre » mais comme des « filles à marier ». Lorsque le client ne peut ou ne veut plus garder sa poupée, celle-ci bénéficie de funérailles bouddhiques. A priori, ces love doll sont si ressemblantes qu’elles pourraient bien faire illusion. Ont-elles un coeur ? Une âme ? Les Japonais investissent actuellement des millions dans la recherche en robotique et s’intéressent tout particulièrement aux moyens de simuler la conscience. Or ces poupées constituent un véritable laboratoire pour la recherche en vie artificielle. Elles servent de modèles à des prototypes d’androïdes et influencent les recherches de pointe en matière d’anthropomorphisme. Le sujet de ce livre dépasse donc l’anecdotique. Il s’agit d’une enquête au coeur d’un système en train d’accoucher de formes de vies psychiques nouvelles. Les simulacres japonais devraient envahir le monde et cela d’autant plus rapidement que ces objets proposent quelque chose de plus qu’un aspect réaliste. Quoi ?
Les Belles Lettres. Collection Japon
376 pages. 51 illustrations (photos, estampes)…
Format : 16 cm x 22 cm
Prix public TTC France : 25.90 €
Parution : le 22 août 2016
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En 2016, la thèse dont est issu ce livre, reçoit le Prix spécial du jury (prix de thèse) de la Maison de l’Archéologie et de l’Ethnographie (MAE), au sein de laquelle j’avais effectué ma recherche. Pourquoi un « prix spécial du jury » ? Parce que normalement le prix de thèse est destiné à permettre la publication d’une thèse. Or la mienne l’est déjà. Ce qui force le jury a créer ce prix spécial, afin que – malgré tout – je sois récompensée. Il prend la forme d’une pièce de bronze massive que je me vois remettre en grande pompe lors d’une cérémonie présidée par le Directeur de l’Université de Paris Nanterre, le 17 octobre 2016, en présence de Laurence Caillet, à qui j’exprime toute ma reconnaissance. Elle m’a offert une nouvelle vie.
Ce jour-là, j’enregistre en vidéo une mini-interview (présentation de ma thèse), réalisée par Vanessa Tubiana-Brun, et mise en ligne sur le site de la MAE.
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En 2017, une Distinction m’est accordée par le Prix du livre ICAS-GIS Asie 2017 : Un Désir d’humain est sélectionné parmi les « Cinq meilleurs ouvrages publiés en français dans le domaine des études asiatiques ».
Les membres du jury sont : Valérie Gélezeau (directrice d’études à l’