Japan Pink Inc. Rotating Header Image

Bourse de recherche postdoctorale JSPS

Au Japon, les otome games (jeux de simulation amoureuse pour femmes) détrônent maintenant les bishôjo games qui s’adressent aux hommes. Les médias l’ont estampillé “marché de l’amour imaginaire” (môsô ren’ai ichiba). Pourquoi tant de femmes célibataires (et tant de femmes mariées, depuis peu) jouent-elles à aimer des hommes fictifs ?

La Japan Society for Promoting Science (JSPS) m’accorde une bourse de recherche pour enquêter.  (*°▽°)/°【福】°\(°▽°*)      Pendant 5 mois bien serrés (octobre 2018-mars 2019) je suis «chercheuse invitée» à l’Université de Kyôto. Ma recherche sera encadrée par MATSUMOTO Takuya, professeur à l’Institut des études humaines et environnementales.

boyfriend Beta

Love doll : un sujet de recherche illégitime ?

« Peut-on trouver un sujet de recherche plus illégitime qu’une love doll ? » Ainsi attaque le compte-rendu du livre Un désir d’humain qui vient d’être publié sur le site de la Société Franco-Japonaise. En conclusion, Julien Bouvard (Lyon 3) salue un ouvrage “qui, dans le paysage actuel de la japonologie française, constitue une ouverture bienvenue vers des sujets inédits et passionnants.” Ouf(^ω^)

12-13 juin : participation au colloque « Les chemins de l’esquisse »

Me voici dans le programme du colloque « Les chemins de l’esquisse », organisé par Yolaine Escande et Denis Vidal, qui se tiendra les 12 et 13 juin prochains au musée du quai Branly.

Affiche-Chemins-de-l’esquisse-MQB - copie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mardi 12 juin, j’interviens sur le thème du « Queer au Japon » sur l’existence de jeux de simulation amoureuse qui permettent de programmer des séducteurs passifs ou actifs, féminins ou masculins, straight ou travestis (en soubrette) dans des dispositifs qui permettent de « révéler » tous les aspects d’une personnalité conçue comme une esquisse. Mon intervention a lieu dans le cadre d’un dialogue en duo  avec la chercheuse CHENG Fan Ting qui parlera d’une performance de théâtre drag intitulée Belle Reprieve. Jean-Marie Schaeffer intervient le lendemain, joie, joie, joie.

Musée du quai Branly : 218, rue de l’Université, 75007 Paris / salle de cinéma / De 10h à 17h / Entrée libre.

Vendredi 18 mai: A quoi servent les femmes objets?

Vendredi 18 mai 2018, entre 10h et midi, je fais une intervention intitulée « Love doll japonaises et normes de genre : à quoi servent les femmes objets ? » à l’Université de Paris 3 (Censier) dans le cadre du séminaire Performances culturelles du genre organisé par le THALIM.

Organisateurs : Anne Castaing, Fanny Lignon, Mehdi Derfoufi (UNIL/ICAV), Tiziana Leucci (CNRS/CEIAS), Gianfranco Rebucini (IIAC/LAIOS/EHESS)

Résumé : Au Japon, lseminaire_performances_culturelles_du_genre_2017_2018-1es plus populaires des love doll se présentent sous la forme ambiguë de beautés immatures aux traits puérils et aux expressions stupides. Peut-on lire cette mise en scène comme une forme de nostalgie pour un idéal de femme soumise et docile ? En étudiant la façon dont ces love doll sont fabriquées, vendues puis appropriées, j’aimerais dégager quelques caractéristiques des transformations sociales dont ces produits contribuent à révéler les dynamiques.

Lieu : Université Sorbonne Nouvelle
13 rue de Santeuil, 75005 Paris – Salle D19
Entrée libre

Mardi 15 mai: conférence sur l’Air amour, Université de Genève

Au Japon, on appelle “Air Amour”  le fait de performer une relation amoureuse avec un être qui n’existe pas. Mardi 15 mai, à 18h15, la Société d’Histoire des Religions de l’Université de Genève m’invite à faire une conférence sur le lien entre les jeux de simulation amoureuse et la croyance. Elle sera intitulée : Les amours “virtuelles” au Japon : rituels de rencontre avec des êtres inexistants

31906963_801218456739402_2717706127809708032_nPrésentation : Au Japon les simulacres affectifs se multiplient sous la forme d’épouse holographique, de boyfriend téléchargeable ou de petite copine interactive de poche qui présentent la caractéristique de s’adresser aux célibataires non pas pour les aider à trouver quelqu’un, ni même tout à fait pour les aider à supporter la solitude… mais pour l’aggraver ! Ces objets visent en effet non pas à satisfaire les utilisateurs et utilisatrices mais à souligner de façon quelque peu « masochiste » (suivant leurs propres termes) la vacuité d’un amour simulé.
L’attachement aux personnages fictifs porte d’ailleurs le nom d’Air amour (ea ren’ai) par allusion au Air Guitar. Humour noir révélateur de ce que les consommateurs, hommes et femmes, font de ces objets au Japon : des outils pour signifier le refus d’intégrer le système matrimonial. Le refus surtout d’un monde ironiquement appelé « l’espace en 3D » (sanjigen no kûkan), c’est-à-dire « l’ici-bas ». La pratique de l’Air amour (ea ren’ai) s’inscrit de fait dans une logique d’interaction avec l’invisible. Il s’agit de convoquer un être, en détournant les rituels de rencontre amoureux au profit d’une scénographie dont les formes, hyper-codifiées, fournissent la mise en signe ostentatoire de ce que les adeptes des jeux nomment eux-mêmes « la fuite de la réalité ».

Mardi 15 mai, à 18h15, salle MR 070 Uni-Mail : Boulevard du Pont-d’Arve 40, 1204 Genève. Suivi d’une discussion avec Youri Volokhine et Violaine Duc.

Patrick Galbraith, keynote speaker du colloque « Techno réalités et simulacres affectifs »

La Fondation de France devenant co-partenaire du  colloque « Techno réalités et simulacres affectifs » (14-15 juin 2018), cela nous permet d’inviter l’anthropologue Patrick Galbraith, en keynote speaker. Le 14 juin, il fera une intervention sur des soirées pour les fans de bishôjo game. Ces soirées intitulées « Premier mariage » (Hajimete no kekkon) auraient été vivement critiquées pour leur fonctionnement offensant. Lors de ces soirées, les fans (des hommes) dansent avec leur petite copine virtuelle.
150516-0007 copie

Patrick Galbraith est l’auteur de The Moe Manifesto (Tuttle, 2014), Debating Otaku in Contemporary Japan: Historical Perspectives and New Horizons (Bloomsbury, 2015) et Media Convergence in Japan (Kinema Club, 2016). Actuellement chercheur invité au laboratoire de Nozawa Shunsuke à l’Université de Tôkyô, il devrait bientôt co-publier un ouvrage sur les Jeux de Simulation Amoureuse. C’est la première fois qu’il viendra en France en tant que chercheur.
Titre de son intervention : Hajikon: Bodily Encounters and Dangerous Games

Vendredi 6 avril : les prothèses « pour le coeur » au Japon

Le 6 avril 2018, je parlerai de cette « petite copine en 4D » surnommée Puccho-aan qui donne à manger des friandises (des bonbons Puccho) dans le cadre d’une journée de séminaire organisée par les laboratoires EVS (Lyon), LADEC (Lyon), DynamE (Strasbourg), la Faculté de Biologie et de Médecine de Lausanne, le CETCOPRA (Sorbonne), le Litt&Arts (Grenoble), l’ENS de Lyon et l’Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique (Univ. Pierre et Marie Curie) au Musée Confluences de Lyon sur le thème « Du proche au lointain : les horizons prothétiques contemporains ».

Mon intervention, à 15h15, s’intitule : « Love doll au Japon : une prothèse de couple pour célibataire ?”. J’y parlerai des poupées, mais aussi de toutes ces paumes, mains et bras en pièces détachées, vendus sous des formes parfois ahurissantes sur le marché des hommes et des femmes qui se sentent seul.e.s, en mettant au jour l’aspect rituel des pratiques organisées autour de ces objets.

Vendredi 6 avril 2018 – 9h-17h
Musée des Confluences – Lyon (Petit auditorium), entrée gratuite.
Argumentaire : L’enjeu de cette journée sera tout autant d’envisager les usages thérapeutiques et palliatifs des technologies d’assistance au corps appliqués à des situations concrètes de handicap que d’interroger, au travers de nouveaux  usages de multiples prothèses, le champ métaphorique que déploient les imaginaires prothétiques contemporains.
Programme détaillé ici.

Pourquoi le futur de l’amour fait peur ?

J’intervenais le 27 mars 2018 lors de la Conférence « Le Futur de l’Amour », organisée par le Master Management des Technologies et de l’Innovation, Paris Dauphine, Mines ParisTech, INSTN. Question posée aux intervenants : « Quelle sera la part des technologies sur notre vie amoureuse ?« .
J’ai parlé de l’aspect déceptif des poupées et des robots mis au point au Japon sur le modèle de l’être en creux en posant l’hypothèse suivante : et si les ersatz les moins « fonctionnels » (les moins aptes à reproduire et remplacer l’humain) étaient justement ceux dont nous avions le plus besoin ?

Il m’a paru éclairant qu’entre chaque intervention les élèves du MTI aient mis au point des sketchs décrivant l’amour au futur comme d’une sorte de cauchemar dystopique. Cauchemar que la plupart des concepteurs de logiciels censés nous aider à séduire ou à « construire un couple durable » (sic) contribuent à alimenter avec leur réthorique positiviste. Ils nous promettent des logiciels de monitoring amoureux, avec des points à gagner au moyen de « partages intimes » évalués en termes de rentabilité. Bonheur Technologiquement Assisté.
Ironie du sort : la conférence avait lieu dans l’ancienne salle de commandement de l’OTAN.

DZUAarPWAAAG9v0

Une chaine YouTube universitaire vulgarise « les oreillers sextoys du Japon »

Manon Bril, YouTubeuse et doctorante (Université de Toulouse-II-Jean Jaurès), vulgarise les sciences humaines et sociales sur la chaîne youtube du magazine de l’Université « Mondes Sociaux ».« Nous avons sélectionné votre article « Étreindre les êtres du rêve » (Terrain n°67) pour une vidéo« , me prévient-elle il y a deux semaines, ce qui donne (pour ma joie) : « les oreillers sextoys du Japon« .

Capture d’écran 2018-03-21 à 09.28.15

Jeudi 22 mars : conférence à Genève sur les « bien-aimé(e)s numériques »

La prestigieuse Association Suisse-Japon, fondée en 1975, m’invite à faire une conférence le jeudi 22 mars, à 19h, sur le thème des simulacres affectifs (boyfriend virtuel, épouse holographique, partenaire pour écran tactile) qui se multiplient au Japon.
« Créés principalement à l’attention des célibataires, ces simulacres au succès croissant présentent la caractéristique d’anticiper les futures tendances lourdes de la société japonaise : ils ciblent les besoins d’une catégorie montante de la population, celle des personnes qui vivent seules (o-hitori-sama). D’après les dernières statistiques de l’Institut National de la Population (IPSS), sur les 18 millions de Japonais ayant la trentaine, 38% sont célibataires, soit 6,9 millions. Leur nombre ne cesse d’augmenter. La demande est donc forte. Reste à savoir ce que cachent ces stratégies de consommation qui consistent, pour des millions de célibataires, à tomber amoureux(se) d’une personne qui n’existe pas… De quelles dynamiques sociales – ou de quelles “stratégies fatales” – ces simulacres se font-ils les chambres d’écho ? »

« Koibito numérique : le boom des simulacres amoureux au Japon »
Maison Dufour : rue des Contamines 9A, 1206 Genève.