Une petite anthologie de mes articles publiés par Libération va paraître le 20 avril 2023 aux éditions La Musardine. Ca y est, aujourd’hui, l’ouvrage est parti à l’imprimerie. J’aime beaucoup les culottes Sloggi.
Funérailles pour personnage de jeux vidéo ? Conférence EHESS, 9 déc. 2022
Vendredi 9 décembre, j’interviens à l’EHESS sur le thème : « On achève bien les persos. La mort des partenaires numériques au Japon ». Cette intervention a lieu dans le cadre d’une journée d’étude FFJ-Air Liquide intitulée « Les robots peuvent-ils mourir ? », organisée par Fabio Gygi qui m’invite, en la compagnie de Paul Dumouchel, Denis Vidal et Joffrey Becker à réfléchir sur le techno-animisme au Japon.
Résumé : Parmi les jeux vidéo japonais les plus populaires des années 2010-2020, certains permettent aux femmes et aux hommes d’entretenir une liaison sentimentale avec un personnage numérique. Quand le jeu est débranché (son service en ligne définitivement clos), les personnes qui l’utilisent doivent affronter la perspective de perdre leur bien-aimé-e. Le choc causé par cette perte est couramment désigné comme un traumatisme qui « causerait parfois plus de douleur que la mort d’un proche », soit « jusqu’à trois ans de deuil », sinon plus. Sur le moteur de recherche Google en japonais, l’expression « mort du perso aimé » (oshi no shi) fait apparaître automatiquement les mots-clés : « dépression » (utsu), « inacceptable » (uke-irerarenai) et « comment faire face » (taishobō). Raison pour laquelle les compagnies japonaises ne mettent pas fin aux jeux sans précaution : certaines organisent des cérémonies d’adieux afin que les fans puissent couper le lien. En m’appuyant sur des témoignages de joueuses ayant perdu leur bien-aimé numérique, sur des entretiens menés dans les compagnies productrices de jeu et sur les discours des adeptes en réseau, j’aimerais montrer que la mort du personnage de synthèse se fait l’enjeu de stratégies visant sciemment à brouiller la distinction entre réel et fiction. Par quels moyens ? Dans quels buts ?
Vendredi 9 décembre, de 13h à 17h. Evénement en distanciel.
S’enregistrer ici : https://forms.gle/akJ2wqurR5DnWytj6
La violence dans le yaoi : conférence au Forum des Images, 2 décembre 2022
Société Solo ? Table ronde à Futurapolis : 26 nov. 2022
Au Japon, les économistes prédisent l’avènement d’une « société super solo ». Le monde de demain sera-t-il celui des célibataires ?
J’interviens sur ce thème, samedi 26 novembre, entre 14h45 et 15h30, dans le cadre d’une table ronde organisée par Futurapolis Planète. Titre de la table ronde (animée par Loïc Rivalain) : Seul, à deux, avec un jouet, jamais : les mille et une façons de jouir. Futurapolis Planète accueille entre les 24 et 26 novembre une trentaine d’intervenants pour discuter des innovations et des changements sociétaux. Cela se passe au Quai des Savoirs, à Toulouse (mais je serai en visio).
Interview sur le YouTube de Ludocorpus
Depuis trois jours, une interview de 12 minutes est visible sur la chaine YouTube Ludocorpus : j’y résume mes travaux sur les partenaires numériques au Japon. Un peu stressée, pour pas changer.
Cette chaîne YouTube a été créée par le Groupement d’Intérêt Scientifique « Jeu et Sociétés », un GIS né en 2013 qui regroupe des chercheurs (en Lettres, Sciences Humaines et Sociales) travaillant sur le jeu, qu’il s’agisse de jeu vidéo, jeu de hasard ou jeu d’argent. Le site Ludocorpus propose depuis 2021 une émission mensuelle – D’Entrée de Jeu – animée par Boris Noyet, qui présente l’actualité de la recherche sur le jeu et des interviews de chercheurs. J’ai la chance de participer à la 17eme émission (21 nov 2022) et d’expliquer en quoi les jeux vidéo d’amour participent des changements sociaux au Japon
13 octobre 2022 : comment fabriquer un futur ?
La chercheuse Weiwei Guo (CeRLA/Département LEA) m’invite – jeudi 13 octobre 2022 – à l’Université Lyon 2, sur le thème de la fin du monde. J’interviens dans le cycle de conférences EURASIA qui sont en comodal. De 18h à 20h.
Titre : L’Anthropocène au prisme de la culture populaire japonaise. Ou comment fabriquer un futur quand il n’y en a plus
Résumé : Le Media Mix est un système de collaboration entre des éditeurs et producteurs de dessin animé, de jeux vidéo, de merchandising et de pop idoles permettant d’exploiter simultanément les mêmes personnages sous des formes différentes. Cette pratique culturelle singulière (l’équivalent du rouleau compresseur médiatique) encourage les fans à contribuer eux aussi à la prolifération de personnages qu’ils récupèrent et qu’ils font circuler via les réseaux sociaux afin d’exprimer leur amour pour eux. La propension des personnages à « envahir » le monde – les écrans, les vitrines, les couvertures des magazines, les sacs ou les produits de consommation courante – va d’ailleurs souvent de pair avec l’ambivalence du message qu’ils véhiculent : à la façon de virus Internet, les personnages se font les messagers d’une angoisse latente, diffuse, collectivement partagée concernant l’avenir. Y’a-t-il une place pour l’humain dans le monde du futur ?
Interviewée dans le New York Times, 24 avril 2022
Le New York Times consacre un gros dossier aux mariages avec des personnages fictifs, un sujet que j’avais traité (côté féminin) dans The Conversation (en collaboration avec le blog Terrain) en mars 2022. Je suis citée dans l’article qui, malheureusement, reste un peu superficiel. Mon interview de deux pages est réduit à trois phrases, zut. Ben Dooley (correspondant au Japon) et la journaliste Hisako Ueno ont préféré mettre en scène les personnes qu’ils ont rencontré : Akihiko Kondô (qui aime Hatsune Miku), Kina Horikawa (amoureuse de Kunihiro Horikawa, un personnage de la franchise Touken Ranbu) et Yasuaki Watanabe (amoureux de Hibiki Tachibana, de la série Symphogear). Il est plutôt rare que des gens acceptent de témoigner à visage découvert, et – à part Akihiko Kondô – très peu se laissent photographier dans la presse. L’article a donc la valeur d’un document précieux. Cerise sur le gâteau : Patrick W. Galbraith a également été interviewé.
YouTube : conférence au Quai Branly sur les « visiteurs du soir »
Le Musée du quai Branly était noir de monde ce week-end. Plus de 40 000 personnes se sont précipitées à l’événement L’Ethnologie va vous surprendre, organisé par Philippe Charlier et Anna Gianotti-Laban sur le thème de L’INVISIBLE qui marquait, comme par coïncidence, la fin de l’obligation du port du masque. Ce samedi 9 et dimanche 10 avril, invisibles si longtemps derrière des masques et maintenant environnés par tant de proches devenus invisibles (nos morts), plusieurs dizaines de chercheurs et artistes étaient invités à expliquer comment « voir » le monde au prisme de cette notion essentielle en anthropologie.
Au Japon, le boom des mariages…
Au Japon, le nombre de mariages n’a jamais été aussi bas depuis la Seconde Guerre mondiale. Par contraste, un nombre croissant de personnes – surtout des femmes – épousent des personnages fictifs dans le cadre de mises en scène visant à brouiller les frontières qui séparent le jeu du réel. Comment comprendre ce phénomène ? Celles qui selon leurs propres termes « préfèrent » épouser un simulacre le font-elles vraiment par choix ? Et si tant est qu’il y ait un choix, oppose-t-il de façon tranchée le réel à la fiction ?
Cet article – publié dans The Conversation (en collaboration avec le blog Terrain) le 2 mars 2022 – cloture le travail réalisé pour « Amours Augmentées », le numéro de la revue Terrain que j’avais coordonné sur le thème de l’attachement à des êtres qui ne sont pas humains (animaux, fantômes, végétaux, poupées, statues, images etc).