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La violence dans le yaoi : conférence au Forum des Images, 2 décembre 2022

J’interviens le vendredi 2 décembre, à 18h30, au Forum des Image à Paris sur le thème « Homoérotisme, sadisme et subversion dans les jeux vidéo japonais ». Cette conférence a lieu dans le cadre du cycle consacré à Mishima.
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Résumé : Au Japon, le mouvement queer est principalement porté par les adeptes d’un genre appelé yaoi ou BL (pour Boys’ Love). Le yaoi apparaît dans les années 1970, à la faveur du mouvement d’émancipation féminine, sous la forme de mangas, romans, dessins animés puis jeux vidéo. Marqué par l’univers des costumes et des jeux de rôle, le yaoi est un genre qui bouscule les schémas sociaux suivant une logique pour le moins détournée, en apparence très normative, qui consiste à reproduire la division genrée du monde et les rapports de force asymétriques. C’est cette contradiction apparente que j’aimerais décrypter afin de comprendre les spécificités de cette contre-culture.
- Entrée gratuite dans la limite des places disponibles, réservation recommandée.

Société Solo ? Table ronde à Futurapolis : 26 nov. 2022

Au Japon, les économistes prédisent l’avènement d’une « société super solo ». Le monde de demain sera-t-il celui des célibataires ?

J’interviens sur ce thème, samedi 26 novembre, entre 14h45 et 15h30, dans le cadre d’une table ronde organisée par  Futurapolis Planète. Titre de la table ronde (animée par Loïc Rivalain) : Seul, à deux, avec un jouet, jamais : les mille et une façons de jouir. Futurapolis Planète accueille entre les 24 et 26 novembre une trentaine d’intervenants pour discuter des innovations et des changements sociétaux. Cela se passe au Quai des Savoirs, à Toulouse (mais je serai en visio).

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Interview sur le YouTube de Ludocorpus

Depuis trois jours, une interview de 12 minutes est visible sur la chaine YouTube Ludocorpus : j’y résume mes travaux sur les partenaires numériques au Japon. Un peu stressée, pour pas changer.

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Cette chaîne YouTube a été créée par le Groupement d’Intérêt Scientifique « Jeu et Sociétés », un GIS né en 2013 qui regroupe des chercheurs (en Lettres, Sciences Humaines et Sociales) travaillant sur le jeu, qu’il s’agisse de jeu vidéo, jeu de hasard ou jeu d’argent. Le site Ludocorpus propose depuis 2021 une émission mensuelle – D’Entrée de Jeu – animée par Boris Noyet, qui présente l’actualité de la recherche sur le jeu et des interviews de chercheurs. J’ai la chance de participer à la 17eme émission (21 nov 2022) et d’expliquer en quoi les jeux vidéo d’amour participent des changements sociaux au Japon

13 octobre 2022 : comment fabriquer un futur ?

La chercheuse Weiwei Guo (CeRLA/Département LEA) m’invite – jeudi 13 octobre 2022 – à l’Université Lyon 2, sur le thème de la fin du monde. J’interviens dans le cycle de conférences EURASIA qui sont en comodal. De 18h à 20h.

Titre : L’Anthropocène au prisme de la culture populaire japonaise. Ou comment fabriquer un futur quand il n’y en a plus

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Résumé : Le Media Mix est un système de collaboration entre des éditeurs et producteurs de dessin animé, de jeux vidéo, de merchandising et de pop idoles permettant d’exploiter simultanément les mêmes personnages sous des formes différentes. Cette pratique culturelle singulière (l’équivalent du rouleau compresseur médiatique) encourage les fans à contribuer eux aussi à la prolifération de personnages qu’ils récupèrent et qu’ils font circuler via les réseaux sociaux afin d’exprimer leur amour pour eux. La propension des personnages à « envahir » le monde – les écrans, les vitrines, les couvertures des magazines, les sacs ou les produits de consommation courante – va d’ailleurs souvent de pair avec l’ambivalence du message qu’ils véhiculent : à la façon de virus Internet, les personnages se font les messagers d’une angoisse latente, diffuse, collectivement partagée concernant l’avenir. Y’a-t-il une place pour l’humain dans le monde du futur ?

Interviewée dans le New York Times, 24 avril 2022

Le New York Times consacre un gros dossier aux mariages avec des personnages fictifs, un sujet que j’avais traité (côté féminin) dans The Conversation (en collaboration avec le blog Terrain) en mars 2022. Je suis citée dans l’article qui, malheureusement, reste un peu superficiel. Mon interview de deux pages est réduit à trois phrases, zut. Ben Dooley (correspondant au Japon) et la journaliste Hisako Ueno ont préféré mettre en scène les personnes qu’ils ont rencontré : Akihiko Kondô (qui aime Hatsune Miku), Kina Horikawa (amoureuse de Kunihiro Horikawa, un personnage de la franchise Touken Ranbu) et Yasuaki Watanabe (amoureux de Hibiki Tachibana, de la série Symphogear). Il est plutôt rare que des gens acceptent de témoigner à visage découvert, et – à part Akihiko Kondô – très peu se laissent photographier dans la presse. L’article a donc la valeur d’un document précieux. Cerise sur le gâteau : Patrick W. Galbraith a également été interviewé.

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YouTube : conférence au Quai Branly sur les « visiteurs du soir »

Le Musée du quai Branly était noir de monde ce week-end. Plus de 40 000 personnes se sont précipitées à l’événement L’Ethnologie va vous surprendre, organisé par Philippe Charlier et Anna Gianotti-Laban sur le thème de L’INVISIBLE qui marquait, comme par coïncidence, la fin de l’obligation du port du masque. Ce samedi 9 et dimanche 10 avril, invisibles si longtemps derrière des masques et maintenant environnés par tant de proches devenus invisibles (nos morts), plusieurs dizaines de chercheurs et artistes étaient invités à expliquer comment « voir » le monde au prisme de cette notion essentielle en anthropologie.

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J’intervenais samedi 9 avril sur Les visiteurs du soir. La conférence est en ligne ici : chaîne YouTube du Musée du quai Branly. Elle porte sur l’invisibilisation volontaire des femmes qui jouent aux jeux vidéo de romance et qui – pour faire venir dans notre monde la présence palpable des personnages – s’effacent et s’évanouissent derrière des avatars sans visage. Lors de cette intervention, je parlais aussi du travail réalisé par les acteurs-voix, eux-mêmes invisibles, pour donner chair à ces personnages. Ecoutez ! Il y a deux bandes sons en binaural pour  se plonger en immersion dans l’expérience invocatoire des êtres fictifs.
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Au Japon, le boom des mariages…

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Au Japon, le nombre de mariages n’a jamais été aussi bas depuis la Seconde Guerre mondiale. Par contraste, un nombre croissant de personnes – surtout des femmes – épousent des personnages fictifs dans le cadre de mises en scène visant à brouiller les frontières qui séparent le jeu du réel. Comment comprendre ce phénomène ? Celles qui selon leurs propres termes « préfèrent » épouser un simulacre le font-elles vraiment par choix ? Et si tant est qu’il y ait un choix, oppose-t-il de façon tranchée le réel à la fiction ?

Cet article – publié dans The Conversation (en collaboration avec le blog Terrain) le 2 mars 2022 – cloture le travail réalisé pour « Amours Augmentées », le numéro de la revue Terrain que j’avais coordonné sur le thème de l’attachement à des êtres qui ne sont pas humains (animaux, fantômes, végétaux, poupées, statues, images etc).

18 février 2022 : le strip japonais en (ultimes) images

La MSH Mondes m’invite à animer la projection du film  »Cœurs à nus, le temps des Odoriko » de Yoichiro Okutani,  le vendredi 18 février 2022 à 13h, à l’Université de Paris Nanterre. Ce film documentaire porte sur un art en voie d’extinction, Au Japon, les clubs de strip font faillite les uns après les autres. Avec eux, c’est tout un monde qui disparaît, celui des odoriko, les effeuilleuses. Les images qui composent cette ode un peu funèbre ont été réalisées entre 2013 et 2017. Entre-temps, beaucoup de lieux filmés par Okutani ont été détruits. C’est donc un témoignage précieux sur les ultimes formes d’amusement populaire de l’ère Heisei… De façon un peu curieuse, le documentaire existe d’ailleurs en deux versions. La première – intitulée Odoriko –, montée par le réalisateur lui-même, ne pourra vraisemblablement jamais être diffusée (ni au Japon, ni ailleurs) car elle contient des scènes montrant des odoriko qui ont changé d’avis après le tournage et ont demandé à être retirées du film. Elle contient aussi des bande-son musicales (les chansons sur lesquelles les odoriko se déshabillent) dont il est presque impossible d’obtenir les droits : Wasurenaide (Ne m’oublie pas), par exemple. La seconde version – intitulée Coeurs à nu – a été montée par Mary Stephen (la monteuse d’Eric Rohmer) à la demande express d’Okutani. Les deux versions sont très proches : elles montrent des femmes au travail. Elles occultent, toutes les deux, ce qui fait l’essence du strip japonais. Elles sont aussi allusives l’une que l’autre. Le secret est bien gardé. La question que je me pose : pour quelle raison Okutani a-t-il fait l’impasse sur la dimension singulière de ces spectacles, à savoir leur éminente obscénité ?
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« Odoriko » sonne comme un prénom féminin japonais. C’est le nom traditionnel pour désigner les danseuses de strip-tease au Japon. Indépendantes, itinérantes dans des petits théâtres à travers le Japon, elles se cloîtrent dans leur loges et sur les scènes, lorsqu’elles sont en tournée. Elles donnent voir leur beauté, leur nudité et leur vulnérabilité mais aussi leur professionnalisme, leur force et leur solidarité, dans ces théâtres vétustes d’une autre époque, qui sombrent peu à peu dans l’oubli. Elles nous immergent dans les coulisses des théâtres de striptease japonais et nous emmènent dans le sillage scintillant d’un monde flottant qui n’est déjà plus.
La projection sera suivie d’une rencontre avec Thomas Mouzard, Chargé de mission pour l’anthropologie et le Patrimoine culturel immatériel au Ministère de la Culture et Agnès Giard, anthropologue.
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Amours Augmentées à l’Université de Lausanne

Jeudi 9 décembre 2021, Irène Maffi, professeure d’anthropologie culturelle et sociale à l’Université de Lausanne (STS Lab, Institut des sciences sociales) organise un workshop consacré au numéro Amours Augmentées que j’ai coordonné pour la revue Terrain. L’occasion de croiser trois regards sur les raisons pour lesquelles des humains s’éprennent de poupées en ivoire, en images de synthèse ou en pâte d’amande. Lien zoom : https://unil.zoom.us/j/2741017035

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PRESENTATION : Dans la lignée LGBTQI+, de nouvelles catégories de personnes (diversement estampillées objetsexuelles, robophiles, technofétichistes ou fictosexuelles…) réclament le droit à la reconnaissance. Amoureuses d’un pont, d’une machine, d’une valise ou d’une idole numérique, elles questionnent les normes d’appariement qui prévalent dans leurs environnements sociaux. Leurs liaisons suscitent des inquiétudes dont les autorités elles-mêmes se font l’écho. Des commissions d’éthique se mettent régulièrement en devoir d’étudier le cas des objets jugés « trop » attachants et posent la question : faut-il en interdire la production ? Dans son numéro Amours Augmentées, la revue Terrain propose d’éclairer les débats publics actuels en examinant de manière comparative des cas de « partenaires » sentimentaux et/ou sexuels qui ne sont pas humains. Les poupées high-tech ne sont pas les seules créatures susceptibles de créer du trouble ainsi que trois contributrices à Terrain le démontreront. Dominique Brancher parlera des désordres causé par l’émergence d’un imaginaire de la plante sexuelle. Federica Tamarozzi évoquera les époux en pâte sucrée de l’Italie du Sud. Agnès Giard se consacrera aux mariages avec des personnages de jeux vidéo japonais.

Kazuo Ishiguro et l’amour augmenté – Revue de presse

« L’amour c’est fini. Maintenant que des humains épousent des logiciels… » Christophe Bourseiller excelle à jouer les désabusés. Il parle donc des amours augmentées dans sa chronique RTL du 26 septembre 2021 sur un ton faussement morose, rapprochant de façon flatteuse le dernier numéro de Terrain (intitulé « Amours Augmentées ») et le dernier roman de Kazuo Ishiguro (Klara et le soleil) qui parle de relations avec une intelligence artificielle.

L’Express consacre aussi (sous la plume de Sébastien Julian) un article au numéro, mettant en valeur ce fait que « l’objectophilie » devient de plus en plus visible dans les médias. Pas un mois ne passe, désormais, sans qu’une nouvelle ne tombe – classée “insolite” – concernant le mariage d’un humain avec, au choix, un chandelier, un avion, un fantôme de pirate hawaïen, une valise ou un cendrier.

Dans Le Monde, Maïa Mazaurette classe le numéro 75 de Terrain parmi les lectures conseillées de la rentrée, affirmant avec ferveur qu’elle se sent « émerveillée par notre capacité collective à aimer« .

Dans le numéro du 20 octobre 2021, Télérama (sous la plume de Juliette Cerf) consacre aussi une jolie chronique à cette parution. Je me permets de reproduire son texte ci-dessous.

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Sur Radio Campus, il sera également question des objectophiles (les personnes amoureuses d’un objet) et du rapport au non-humain. Le 4 novembre, à 20h, Gaspard Delaruelle mène avec moi, tambour battant, un échange de 45 minutes dans l’émission L’Atome du savoir. Retransmission en ligne puis sur podcast, ici.

Sur la chronique inspirée de Mattéo Caranta (« la revue de presse des idées« , France Culture), cliquez sur le lien à 3 minutes. C’était diffusé le 25 décembre 2021 (jour de Noël dans tous les sens du terme !). Il y est question de Terrain 75, mais surtout de l’article signé par Dominique Brancher sur la phytophilie.