Pourquoi des millions de Japonaises s’amusent-elles à « jouer » le rôle d’une morte ?
Aujourd’hui, 31 janvier 2020, sortie en librairie d’un livre consacré à la mort et au traitement qui lui sont diversement réservés depuis la Grèce antique jusqu’à l’ère digitale : [Im]matérialités de la mort. Dirigé par l’anthropologue Valérie Robin Azevedo, publié aux éditions du CNRS, le livre (auquel je participe) m’a permis d’étudier le jeu Bad Apple Wars (Idea Factory) et l’anime dont il s’inspire (Angel Beats!). Dans ces oeuvres, le personnage central meurt puis se… réveille dans un campus. Le campus est la métaphore de cet espace intermédiaire (chuin) occupé par l’esprit des défunts pendant 49 jours après leur trépas, 49 jours aux termes desquels, idéalement, ils trouvent la paix et se détachent de l’ici-bas. A ce sujet, un souvenir (douloureux) : j’avais eu le malheur de demander à une amie dont le père venait de mourir si je pouvais prier pour lui pendant o-Bon. Elle m’avait répondu : « Non, il n’est pas encore mort (bouddha) »… Les 49 jours n’étaient pas encore passés.