Dans le cadre d’une série de tables rondes autour de l’exposition Persona, étrangement humain, le Musée du Quai Branly organise une rencontre-débat intitulée “L’attachement aux choses, poupées fatales, avatars, gynoïdes…”, à laquelle je prends part ainsi que Yann Minh.
“En 2025, les machines intelligentes remplaceront un emploi sur trois”. Cette prédiction-catastrophe émane du Gartner Group, leader mondial dans l’information technologique et conseiller de grands groupes spécialisés en informatique. La presse s’émeut à l’annonce de ce qu’elle voit comme “le début d’une nouvelle ère où les systèmes dits intelligents accèderont à des fonctions réservées jusqu’ici aux seuls humains” (Pierre Veya, rédacteur en chef adjoint du quotidien Le Matin, 17 avril 2016). Prenant appui sur ce climat de terreur, j’orienterai le débat sur la façon dont, en Occident, on appréhende le non-humain.
Yann Minh, artiste chercheur en nouveaux médias, auteur de science-fiction, proposera une exploration immersive en réalité virtuelle dans les galeries de son NooMuseum.
Quant à moi, je poserai la question de savoir s’il fut craindre une invasion prochaine des robots sexuels et autres androïdes conçus pour nous aimer… Ces ersatz remplaceront-ils bientôt l’humain ? Pour répondre à cette question, j’exposerai le résultat de mes recherches sur les love dolls au Japon. Ces répliques de corps humains sont vendues comme compagnes de substitution. Mais à qui ? Dans quel but ? La cohabitation avec ces poupées peut certainement nous servir à anticiper les usages futurs des robots… qui pour l’instant n’existent que sous la forme de fantasmes.
Vendredi 17 juin, de 19h à 20h30
Au Musée du Quai Branly, dans le Salon de lecture Jacques Kerchache
Entrée libre et gratuite