Cet été, sans attendre la sortie des Histoires d’amour au Japon, je m’occupe d’un nouveau projet, sous l’égide du Tokyo Wonder Site, une institution japonaise qui accorde des résidences aux artistes japonais et étrangers dans le but de stimuler les échanges culturels. Mon projet porte sur les « Poupées fatales » au Japon, plus précisément sur la facon dont les Japonais investissent les objets anthropomorphiques de significations inquiétantes.
Le TWS m’a accordé un mois et demi (aout-sept) de résidence dans l’immeuble ultra-moderne Aoyama TWS, situé entre Shibuya et Harajuku. J’ai eu la chance de partager cette résidence avec Tomoko Hayashi, une créatrice issue du Media Lab Europe (partenaire du célèbre MIT américain). Elle a co-créé avec deux autres artistes le Mitsugoto, une installation permettant à des amants de rester unis par-delà l’espace à l’aide d’une système d’éclairage synchronisé. Se caressant l’un l’autre à l’aide de lumière, ils peuvent ainsi combler le manque en tracant sur les draps les contours de caresses impalpables…
J’ai aussi pour voisine Gabriella Disler qui prend en photo les traces rémanentes de la vie humaine dans des buildings à l’abandon. Sa recherche s’inscrit en droite ligne de ce mouvement très en vogue au Japon actuellement et qui porte le nom de Haikyo. L’esthétique des ruines…