Avec Emmanuel Grimaud et Anne-Christine Taylor-Descola, je coordonne le numéro 67 de la revue d’anthropologie Terrain qui présente pour particularité d’être imprimée comme une revue d’art et distribuée auprès du grand public afin de diffuser la recherche académique. Disponible depuis le 10 mai 2017 en librairie ou Internet, le nouveau numéro s’intitule « Jouir ? » et porte sur l’orgasme qu’il décline à l’interrogative, en observant les manières variées de le penser, le simuler, le susciter ou de s’en détourner dans différentes sociétés.
La couverture est signée Pigo Lin. Un blog a été créé spécialement pour l’occasion, avec un vidéo-clip très chaud-chouette (musique de David Lynch), réalisé par Vanessa Tubiana-Brun.
Pour fêter la sortie de ce numéro (10 mois de travail), un débat-rencontre est organisé au Salon Kerchache du Musée du Quai Branly le 10 juin 2017, de 17h à 18h. Il réunira quelques-uns des contributeurs : Chloé Maillet (qui parlera d’une sainte couverte de blessures purulentes exhalant des parfums délicieux), Christophe Granger (sur la vogue de l’algolagnie au XIXe siècle et les afflux sanguins comme trompe-l’oeil), les coordinateurs et les directeurs de la revue.
J’en suis donc, avec l’espoir de pouvoir parler de ma propre contribution : une enquête sur le lien étroit qui unit les oreillers et les objets sexuels au Japon. Cette enquête s’appuie sur une légende relative à l’Empereur Jinmu, qui aurait fait le voeu de créer un royaume situé « dans la zone intermédiaire entre la lumière et l’outre-tombe« . A l’endroit même où ce voeu a été prononcé se trouve un sanctuaire, le seul et unique sanctuaire au Japon dédié aux oreillers. Ce qui m’amène ensuite à traiter la prolifération de formes humaines, – coussins, peluches et sextoys présentés comme des « compagnes pour dormir » ou « petits amis du rêve » – produites à l’heure actuelle au Japon : mais pourquoi cette étrange confusion entre le sommeil, les racines et la guérison ?