Le 2 février, à 18h30, l’artiste Frédéric Clavère, maître des têtes à queues grinçants et des Vanités lucides, m’invite pour une conférence à l’école d’art VILLA ARSON (Nice), sur le thème : « La fille-poupée au Japon : entre esthétique et perversion »
Il existe au Japon une forme d’art à part entière, née dans les années 70 : l’art des poupées articulées à joints sphériques (kyûtai kansetsu ningyô). Elle prend curieusement naissance dans une revue de mode et d’ikebana, plus précisément dans un article consacré à Hans Bellmer, le tout premier texte qui lui soit consacré au Japon. L’article est rédigé par un célèbre critique d’art, essayiste et traducteur : Shibusawa Tatsuhiko (1928-1987). Chantre des avantgarde et découvreur du Marquis de Sade, il est celui par qui le scandale arrive. C’est lui qui traduit L’Histoire de Juliette et popularise le fantasme des poupées, fantasme dont les ramifications se répandent à travers le pays sous des formes spectaculaires. L’art des poupées articulées – qui s’inscrit dans un contexte d’agitation politique et de terrorisme – articule l’esthétique au déviant et le beau au pathologique. En étudiant les origines de cet art, j’aimerais questionner le lien secret qui unit la création à la perversion.
Mardi 2 février 2016. 18h30, dans le grand amphithéâtre de la Villa Arson, en accès libre et gratuit.