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L’amour d’air au Japon (revue Gradhiva n°29)

amour air-Gradhiva29

La revue d’anthropologie Gradhiva (publiée par le Musée du Quai Branly) vient de sortir son numéro 29 consacré à Philip K. Dick et aux réalités parallèles. Dirigé par Pierre Déléage et Emmanuel Grimaud, le numéro s’intitule ESTRANGEMENTAL. En couverture : une surface de miroir argenté, dans laquelle on se reflète. J’y publie un article : “L’amour d’air au Japon. Rituels de rencontre avec des voix venues d’ailleurs”, illustré par Manabu Koga, génial photographe japonais spécialisé dans les jolies filles en apnée dans des fonds de piscine, flottant dans des tenues de science fiction qu’il retouche et transforme parfois en cuirasses cyberpunk (Merci à Zaven Paré de m’avoir fait découvrir ce photographe).

A noter : la revue Gradhiva 29 publie une nouvelle inédite en français de Philip K. Dick.

Résumé de l’article : Au Japon, les simulacres affectifs se multiplient sous la forme d’amante numérique, de boyfriend téléchargeable ou de copine interactive, programmés pour reproduire les mimiques de la séduction sur un écran de poche (smartphone ou console sans fil). L’attachement aux personnages fictifs porte le nom d’ « air amour » (ea ren’ai), par allusion à l’air guitar. Humour révélateur de ce que les consommateurs, hommes et femmes, font de ces jeux au Japon : des outils pour signifier le refus d’un monde ironiquement appelé « l’espace en 3D » (sanjigen no kûkan), c’est-à-dire « l’ici-bas ». La pratique de l’air amour (ea ren’ai) s’inscrit de fait dans une logique d’interaction avec l’invisible. Il s’agit de convoquer un être, en détournant les rituels de rencontre amoureuse au profit d’une scénographie dont les formes, hyper-codifiées, fournissent la mise en signes ostentatoire de ce que les adeptes des jeux nomment eux-mêmes « la fuite de la réalité ».

 

 

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