Les Objets du désir
Durant la dernière nuit de l’année, peu avant minuit, le Japon tout entier résonne de coups de cloche qui s’égrènent dans un silence presque sépulcral. Les radios retransmettent religieusement ce lent compte à rebours, invitant les auditeurs à se laisser envahir par la paix que ces ondes sonores propagent en vibrant. Chaque coup de cloche symbolise un désir. Il y en a 108 en tout, correspondant aux 108 désirs humains. Les bouddhistes disent qu’il faut y renoncer afin de pouvoir renaître à la nouvelle année, pur, vierge, neuf. Et comme ressuscité.
108 objets composent ce livre. Qu’il s’agisse de gadgets inutiles ou de sextoys ahurissants, d’articles ménagers ou d’instruments sacrés, ces objets servent tous de révélateurs : à travers eux, la culture japonaise dévoile ses mystères.
Crème de beauté à la fiente de rossignol
patte de chat vibrante pour “appeler” l’amour
bonbon en forme de crotte de nez
carte à ADN contenant un cheveu d’actrice porno
fausses nouilles en silicone
culotte magique pour soigner les MST
couteau de suicide pour femme
lubrifiant parfumé aux aisselles d’employée de bureau
marmite anti-adultère
machine à masturber…
Aucun objet n’est innocent. Explorant leur histoire et leurs significations cachées, Agnès Giard retrouve la trace de cultes parfois anciens dans la forme “en grenouille” de certaines poupées gonflables ou dans les verrues (rahotsu) qui ornent aussi bien les préservatifs que la tête des grands Bouddha. La silhouette des vibromasseurs imite celle des divinités bisexuelles qui ornent encore certains sanctuaires et les amoureux du XXIe siècle s’échangent – en imitant leurs ancêtres fantasmés de l’an 800 – des noeuds qu’il ne faut pas défaire, sous peine d’avoir le coeur brisé.
Décryptant le symbolisme des grelots anciens comme celui des toilettes high-tech, ce livre de design replace les objets japonais dans une logique mythologique et esthétique.
Collection Beaux Livres – Drugstore – éditions Glénat
328 pages
Format carré : 23 cm x 23 cm
Prix public TTC France : 35.00 €
Parution le 1er décembre 2009
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OBJETS AU JAPON : LES RECEPTACLES DU COEUR
Entre l’essai ethnologique et le livre de design, Les Objets du Désir au Japon propose un décryptage de la culture japonaise à travers le prisme révélateur de 108 objets.
En voici une petite liste : le masque de démon (kamen), le parapluie de l’amour (aiaigasa), la poupée de la Hina matsuri, la patte de chat qui salue (manekineko) le grattoir à oreilles (mimikaki), le cordon de papier (mizuhiki), la « flèche qui détruit le mal » (hamaya), le sel sacré aux vertus purificatrices (shio), l’oreiller en forme de jambes maternelles (hizamakura), l’amulette porte-bonheur (omamori), le chignon viril de l’époque Edo (mage), la bannière en forme de carpe (koi-nobori), la coupe à sake (sakezuki), la bougie traditionnelle (warosoku), le bâton d’encens (senko), la marmite en fonte (nabe)…
Qu’il s’agisse de gadgets high-tech, d’articles ménagers ou d’instruments de culte, ces objets sont chargés d’une charge symbolique et/ou spirituelle si forte que leur usage même en est codifié : ces objets ne sont pas uniquement fonctionnels.
Quels sont les usages de ces produits en apparence parfois anodins ? Quelles images suscitent-ils ? À quels systèmes de représentation sont-ils parfois associés ? En dévoilant l’origine parfois oubliée de leur forme ou de leur appellation, j’ai tenté de montrer qu’ils jouent le rôle de « matrices symboliques » d’une culture. Même les gadgets stupides sont révélateurs. Mais de quoi ?
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Soirée de lancement : photos-souvenirs
Signature et cocktail, vendredi 4 décembre
à la Librairie du Palais de Tokyo
13, avenue du Président Wilson, Paris 16e.
Vous pouvez feuilleter le livre, ici. (Cliquez en bas à droite pour tourner la page).
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Conférence à la Galerie Libertine : photos-souvenirs
Samedi 19 déc. 2009, la Galerie libertine – une galerie d’art située au Sablon, dans le quartier chic de Bruxelles – organisait une conférence sur la notion d’objet sexuel. En Occident, cette expression évoque l’idée de la marchandisation, de prostituées ou de victimes. Au Japon, on part du principe que l’objet exerce le pouvoir sur un « sujet » qui subit son attrait et se soumet à sa loi… Les objets ne sont pas considérés comme des choses passives, mais au contraire comme des aimants, qui exercent un pouvoir sur nous et qui peuvent nous posséder.
Conférence : « Les Objets du désir au Japon ». De 18hà 19h. Galerie Libertine : 22 rue Ernest Allard – Le Sablon 1000 Bruxelles – Belgique. Tél. : 32 (0) 475 83 31 67
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Signatures en Suisse
Vendredi 15 janvier 2010, à la FNAC de Lausanne + Samedi 16 janvier, à Papiers Gras, la librairie-galerie la plus pointue de Genève (BD d’avant-garde, scène graphique contemporaine).